Devenir Notaire
Par Yann Beaumont-
Publié le : 15/02/2012
-
Lecture 4 min
1) Bonjour, pourriez-vous vous présenter ?
Bonjour. Je suis Maître Beaumont, notaire. J’ai 32 ans de métier, cela ne veut pas dire que je suis notaire depuis 32 ans. Avant d’être notaire en titre, j’étais notaire assistant.
Le notariat reste une profession difficile d’accès en raison du niveau élevé de la charge de travail mais aussi par la limitation réglementaire du nombre d’offices.
2) Quel parcours recommandez-vous pour devenir notaire ?
Pour accéder au notariat, il faut être âgé de 25 ans, avoir validé un master 1 de droit, être titulaire du DAF (Diplôme d’Aptitude aux Fonctions de notariat), du certificat de fin de stage ou du DSN (Diplôme Supérieur de Notariat). Ces conditions réunies, il faut déposer auprès du garde du sceaux un dossier pour obtenir sa nomination.
3) Y a t-il différentes spécialités ?
Une fois le titre de notaire obtenu, plusieurs options sont envisageables :
– Devenir notaire individuel (difficile car le nombre d’offices à acquérir est inférieur au nombre de notaires en recherche d’offices). Postuler pour un office créé (cas très rare puisque le Grde des Sceaux ne crée un office que si le besoin a été reconnu)
– Devenir notaire assistant ou notaire salarié d’un office. Pour être notaire salarié, un apport d’argent ou un apport « intellectuel » est nécessaire.
4) En quoi consiste le métier du notaire ?
La fonction première du notaire est d’établir des actespour le traitement de succession, de mutations immobiliaires ou de donations.
Il également pour mission de rédiger certaines conventions régulières (co-propriétés, ventes, etc) et intervient par ailleurs en tant que conseiller
juridique. Agissant au nom de l’Etat et nommé par le ministère de la Justice, le notaire confère l’authenticité aux actes qu’il rédige.
Aujourd’hui, les notaires élargissent de plus en plus leurs compétences à d’autres secteurs : droit des entreprises, droit des collectivités locales etc.
5) Quels sont les aspects les plus difficiles de votre travail ?
Aujourd’hui, les notaires élargissent de plus en plus leurs compétences à d’autres secteurs comme je vous l’ai dit précédemment.
Les conséquences sont multiples. De conseilleur aux entreprises ou aux particuliers, le notaire revêt plusieurs casquettes :
– Authentification des actes : il reçoit tous les actes ou contrats auxquels les partenaires veulent conférer un caractère d’authenticité, soit qu’ils y soient obligés par la loi, soit qu’ils le désirent par souci de sécurité. C’est le cas du contrat de mariage, testaments, actes de donation, règlement de succession. L’acte notarié est enregistré et il s’impose aux contractants avec la même force qu’une loi, fait foi en justice et est exécutoire de plein droit. Aidé d’un collaborateur d’office notarial, le notaire conserve ces actes et en délivre des copies à qui de droit.
– Conseils aux familles : les notaires peuvent être consultés par les familles à tout moment pour préparer la transmission de leurs biens ou modifier la structure d’un patrimoine en fonction des besoins actuels et futures (logement, complément de retraite).
– Conseils en placement : les notaires peuvent se spécialiser dans la gestion du patrimoine. S’ils sont soumis en matière juridique et fiscale à une obligation de résultats dans le cadre de leur mission de service public (autrement dit, ils sont responsables en cas d’erreur), ce n’est pas le cas en matière de conseils en placement financier. En cas de mauvaises performances des produits conseillers par eux, les notaires ne peuvent donc être incriminés.
– Conseils et gestions immobiliers : ils peuvent également apporter un conseil juridique et fiscal dans les opérations de construction, de rénovation ou de lotissement.
– Conseils aux entreprises : Entreprises et professionnels demandent des connaissances juridiques de plus en plus spécialisées, le notaire leur fournit son assistance pour mieux préciser les conditiosn d’un contrat ou rechercher des partenaires. Il rédige les conventions, règle des situations. Il peut également faire du conseil juridique et fiscal pour les sociétés, au même titre que les avocats ou les juristes d’entreprises.
6) Quelles qualités requises sont nécessaires pour exercer ce métier ?
Le notaire doit être méticuleux et méthodique dans ses différentes fonctions. Sa responsabilité est conséquence en raison des sommes engagées.
7) Quelles sont les évolutions possibles de carrière du notaire ?
En raison de ses compétences multiples et variées, le notaire ne peut plus exercer seul. Désormais, il travaille en équipe, s’adjoint les services de
divers collaborateurs ou techniciens. Leur rémunération varie selon le niveau d’étude, de l’expérience et de l’endroit où ils exercent.
8) Qui sont les collaborateurs du notaire ?
Clerc de notaire : le rôle de collaborateur dépend de son expérience et de l’importance de l’étude où il travaille. A ses débuts, il peut avoir un rôle de réceptionniste, rédiger sous contrôle des actes notariés simples. Avec de l’expérience, il peut se rendre indispensable et devenir le bras droit du notaire. On l’appelle aussi le clerc de notaire.
Son salaire brut mensuel est d’environ 1 600 euros.
La formation conseillée est le BTS notariat suivi d’une licence professionnelle métiers du notariat ou du diplôme de l’IMN (Institut des Métiers de Notariat).
Comptable taxateur : en relation directe avec tous les acteurs de l’office, il assure la gestion, l’économie de l’activité professionnelle, établit
la facture des actes notariés et des pestations notariale.
Le salaire brut mensuel est d’environ 1 600 euros.
La formation idoine est le BTS comptabilité.
Assistance juridique : il assiste le collaborateur ou le notaire dans la mise en forme des actes, la collecte d’informations et l’organisation des rendez-vous. C’est un appui technique sérieux pour le juriste.
Son salaire brut mensuel est d’environ 1 600 euros.
La formation conseillée est le BTS secrétariat de direction ou le BTS notariat.
Négociateur immobilier : il est chargé d’assurer la vente ou la location de biens immobiliers en réalisant l’estimation, la publicité, les visites et les états des lieux.
Le salaire brut mensuel est de 1 700 euros.
La formation adéquate est le BTS notariat, activité commerciale ou profession immobilière.
Formaliste : il rassemble des pièces administratives et effectue les formalités de dépôt auprès des administrations (enregistrement, greffe, conversation des hypothèques).
Sa responsabilité est plus ou moins grande selon la taille de l’office. On accède à ce poste après plusieurs années d’expérience comme assistant juridique.
Gestion de patrimoine : c’est un spécialiste de l’analyse, de l’organisation et du transfert de patrimoine pour une clientèle privée ou professionnelle.
Son salaire brut mensuel est de 1 700 euros.
La formation conseillée est une formation universitaire en gestion du patrimoine gestion et finances.
Inspirez vos ami-es en leur partageant ce métier :
Laissez-vous inspirer par ...
Chercheur virologue au CNRS
Par Yves Gaudin
Greffier en chef
Par Guy
Scénariste
Par Marine Flores-Ruimi