Devenir Moniteur d’auto-école
Par Eric-
Publié le : 15/06/2012
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Lecture 5 min
1) Bonjour Eric, pourriez-vous vous présenter ?
Bonjour, je suis patron de mon auto-école. Je l’ai créée il y a de cela 5 ans maintenant. Avant d’y parvenir, j’ai été d’abord moniteur, inspecteur de permis et formateur des enseignants de conduite. Comme vous voyez le parcours a été long. Aussi, j’ai acquis pas mal d’expérience dans la matière.
2) En quoi consiste le métier du moniteur d’auto-école ?
Chaque année, plus d’un million de candidats suivent plusieurs millions d’heures de cours pour obtenir le permis de conduire. C’est le moniteur d’auto-école qui est chargé d’enseigner la conduite et le code de la route. Pour exercer cette profession, il faut être titulaire d’un diplôme d’Etat, le BEPECASER (Brevet pour l’exercice de la profession d’enseignement de la conduite automobile et de la sécurité routière). Les moniteurs peuvent par la suite s’ils le veulent, bifurquer vers le métier d’inspecteur du permis de conduire ou de formateur.
Le moniteur d’auto-école assure la formation théorique et pratique des conducteurs dans différentes catégories de véhicules : cycle, auto, moto, poids lourd (transport de marchandises et transport en commun). Il les prépare à devenir des conducteurs responsables, puis les présente à l’examen du permis de conduire. Il dispense des cours théoriques et pratiques, individuels et collectifs. Son rôle éducatif est très capital et primordial. Celui-ci doit respecter un programme organisé en plusieurs étapes. En pratique, il donne des cours sur un véhicule équipé de doubles commandes. Il travaille surtout en situation réelle au milieu de la circulation où il doit enseigner les bons réflexes, la maîtrise de soi et du véhicule. Il doit faire preuve d’un grand sang froid, d’une immense patience et surtout mettre en confiance ses élèves.
3) Quels sont les aspects les plus difficiles du travail ?
Le métier exige une réelle contrainte. En effet, la majorité des cours ont lieu le soir et le samedi. Il commence très tôt le matin et termine tard le soir. Il est à la disposition des candidats à la conduite. Les conditions de travail sont assez pénibles et difficiles : embouteillage, horaires lourds et irréguliers (de 9 heures à 10 heures par jour). En outre, le moniteur d’auto-école doit subir parfois les mauvaises humeurs des candidats recalés. La situation a été améliorée récemment : les résultats ne sont plus communiqués tout de suite mais envoyés par la Poste, ce qui est beaucoup mieux car cela évite des querelles et des mécontentements.
4) Quelles sont les qualités requises pour devenir moniteur d’auto-école ?
Une bonne résistance physique et nerveuse est nécessaire. Etre toujours très attentif afin d’éviter des accrochages, voire même des accidents. Pour donner confiance aux élèves, le moniteur doit être lui-même calme et serein.
L’enseignement théorique du code de la route fait l’objet de leçons collectives et audio visuelles au siège de l’auto-école. Il est centré sur l’apprentissage des règles de conduite et de décryptage de toute la signalisation ; il est axé aussi sur la responsabilité des conducteurs et le respect de la sécurité routière.
5) Quel est le salaire en début de carrière du moniteur d’auto-école ?
Salaire mensuel brut débutant : 1 500 Euros.
6) Quelle formation conseillez-vous pour devenir moniteur d’auto-école ?
Etre titulaire du BEPECASER ( Brevet pour l’exercice de la profession d’enseignement de la conduite automobile et de la sécurité routière ) et obtenir une autorisation administrative d’enseigner délivrée par le Préfet. Il faut également avoir le permis de conduire B depuis au moins 2 ans. Pour information, pour enseigner la conduite des deux roues ou des poids lourds, il faut en plus du BEPECASER, être titulaire du permis correspondant.
7) En quoi consiste le métier de l’Inspecteur de Permis ?
Son rôle principal est de faire passer les épreuves pratiques et théoriques du Permis de conduire aux particuliers comme aux professionnels (bus, taxis, poids lourds). Il est également chargé d’assurer le contrôle administratif et pédagogique des auto-écoles. L’Inspecteur du Permis de Conduire siège dans les Jurys d’examen. En raison de ses relations habituelles avec les candidats au Permis, les moniteurs et les services administratifs, il doit faire preuve d’une autorité certaine pour ne pas être contesté dans ses décisions. Son rôle est délicat et difficile. Une certaine diplomatie est requise.
Environ un millier d’Inspecteurs sont actuellement en service. Une bonne moitié d’entre eux sont d’anciens moniteurs d’auto-école ; mais une nouvelle tendance se dessine : l’Inspecteur de Permis est de plus en plus issu du recrutement des candidats issus de cursus juridiques.
8) Comment se déroule le recrutement de l’inspecteur de permis ?
Le recrutement se fait sur concours du niveau Bac ou équivalent. Il faut avoir son Permis de conduire de catégorie B en cours de validité depuis plus de trois ans à la date des épreuves écrites du concours.
L’Inspecteur de permis est un fonctionnaire de catégorie B du Ministère de l’Ecologie, du Développement durable, des Transports et du Logement.
Pour devenir Inspecteur du Permis de conduire, il faut réussir un concours de la Fonction Publique organisé par le Ministère de l’Ecologie, du Développement durable, des Transports et du Logement.
Pour se présenter au concours, il faut être de nationalité française et titulaire du Bac, du BEPECASER ou encore du BAFM (Brevet d’aptitude à la formation des moniteurs). Il faut aussi posséder le permis de conduire depuis plus de 3 ans et ne pas avoir eu son Permis suspendu, annulé ni restreint.
Deux types d’épreuves nationales sont organisés :
– Une épreuve d’admissibilité : rédaction d’une épreuve de synthèse à partir d’ un dossier, réponse à des questions portant sur des notions juridiques (administratives et pénales) en relation avec le Code de la Route et la Sécurité Routière.
– Une épreuve d’admission : condition de véhicule, suivi de questions orales sur le Code de la Route et la Sécurité Routière, conversation avec le Jury, comportant notamment des mises en situation. Une fois admis au concours, les candidats sont nommés Inspecteurs stagiaires au sein de leur département et accomplissent au moins 6 mois de formation à l’INSERR (Institut National de Sécurité Routière et de Recherches) en alternance avec des mises en pratique dans leur service. A l’issue de cette formation, ils sont titularisés sous réserve d’avoir obtenu des résultats corrects au contrôle de connaissances.
Pour retirer le dossier d’inscription, il faut s’adresser à la Direction Départementale des Territoires et de la Mer.
9) Pourriez-vous parler de votre expérience en tant que formateur des enseignants de la conduite ?
Sa mission première est d’assurer la formation initiale des candidats au BEPECASER, mais leur champ d’action s’élargit : action de prévention en entreprise, en milieu scolaire ou extra-scolaire, animation de stages destinés aux conducteurs responsables d’infractions routières. A terme, le formateur des enseignants de conduite peut évoluer vers les fonctions d’animateurs permis à point, animateur prévention sécurité routière en entreprise ou coordinateur pédagogique, animateur de conduite sur les verglas en hiver ; actuellement , en raison de la chèreté de l’essence, il dispense aussi des leçons de conduite pour économiser l’essence.
10) Merci pour vos réponses, je vous laisse le mot de la fin.
Comme vous pouvez le constater, j’ai fait le tour de la question. Avec toutes les expériences acquises, j’ai décidé d’ouvrir moi-même une auto-école. Pour l’ouverture d’une école , je remplissais toutes les questions requises : avoir 23 ans, avoir une expérience d’au moins de 3 ans dans l’enseignement de la conduite, disposer d’ un local de 25 m2 et d’un véhicule équipé. J’ai subi mon stage de capacité à la gestion d’une durée de 15 jours. J’ai une bonne moralité et d’honorabilité professionnelle et je n’ai jamais été condamné : mon casier judiciaire est vierge.
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