Guillaume Vergano, de développeur à chef d’entreprise
Par Guillaume Vergano-
Publié le : 29/12/2020
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Lecture 5 min
" Profites du fait d’être jeune pour tester et travailler sur des projets concrets que tu pourras ensuite valoriser comme expérience "
1) Bonjour Guillaume. Pourrais-tu te présenter ?
Bonjour, je m’appelle Guillaume Vergano, je suis né en 1989. A 16 ans, j’ai commencé à travailler avec différents outils de Design, notamment Photoshop. Après mon bac, je me suis dirigé en fac d’économie-gestion à Lille. Je n’aimais pas forcément les cours, mais je voulais rester dans cette ville. Du coup, comme j’avais acquis des compétences en Design, je me suis employé à faire des flyers pour les soirées BDE (ndlr : Bureau des Etudiants). Petit à petit, j’ai créé ma première société, HaveNight. Pour la promouvoir, il a fallu que je mette en place un site internet, ce qui m’a permis de mettre un premier pied dans le monde du Web.
Une fois l’année terminée, je suis retourné sur Paris pour entamer une formation de graphiste au pôle Léonard de Vinci, structurée autour de plusieurs axes : graphisme, jeux vidéo, 3D, communication…
Deux professeurs de programmation m’ont particulièrement marqué durant ma scolarité : le premier créait des algorithmes sur son temps libre, et j’ai trouvé ça vraiment passionnant. Je me suis rendu compte que le champ des possibles lié à la programmation était énorme. Le second professeur était lui plus orienté business, et nous présentait les différents business models des plateformes internet. C’est en partie grâce à eux que j’ai su que je voulais devenir développeur et continuer à travailler dans le Web.
2) Par quel langage de programmation as-tu commencé et pourquoi ?
J’ai commencé à apprendre la programmation à travers Flash, car une partie du développement, notamment les animations, ne nécessitait pas de savoir coder. C’était donc très accessible. Néanmoins, ce langage est devenu rapidement obsolète. A l’école, on enseignait donc surtout l’HTML et le CSS, on apprenait à utiliser des CMS (Content Management System) tels que Joomla, WordPress, Drupal… J’ai choisi de me spécialiser sur WordPress. Avec du recul, c’était un bon choix car c’est aujourd’hui le CMS le plus utilisé au monde, et il domine de loin tout le marché. Par ailleurs, en l’utilisant, on est amené à faire du Javascript, du PHP etc.
3) Quels conseils donnerais-tu aux futurs développeurs, notamment pour choisir s’ils préfèrent le back ou le front ?
J’ai un peu touché à tous les langages de programmation web. Le Back est plus tourné vers les algorithmes et est un peu plus matheux, mais le Front permet d’avoir une représentation visuelle de ce qu’on code. Pour ma part, je préfère donc le Front au Back.
En développant des projets, je me suis surtout orienté vers les langages dont j’avais besoin. Je faisais des sites internet pour gagner ma vie, donc la préférence s’est moins posée à moi qu’à d’autres.
Il faut savoir toutefois que la rémunération du développeur dépend des langages dont il est expert. Les langages où la demande est forte et les développeurs rares, sont forcément bien mieux rémunérés.
Il faut donc trouver le juste équilibre entre faire ce qui te plaît, être bien payé et trouver un travail dans la bonne structure. En Agence par exemple, on aura moins de technique à faire que dans une start-up ou dans des GAFA.
4) Penses-tu que le métier de développeur soit un métier d’avenir ?
Oui, c’est un métier d’avenir, surtout si on est expert dans des langages de programmation à la pointe. Le marché du travail s’ouvrira grandement aux experts.
Pour ce qui est des langages du web, il est préférable à mon sens d’avoir une spécialisation.
5) Quelle formation conseilles-tu pour devenir développeur ? Penses-tu que les formations courtes type Le Wagon soient judicieux comparé à d’autres écoles comme EPITA ?
Environ 50 développeurs ont déjà travaillé dans notre agence, BALTAZARE, avec des profils différents : certains sortaient de formations courtes, d’autres de Grandes Ecoles ou étaient autodidactes.
Tout ça pour dire qu’il n’y a pas de parcours type. La réorientation dans le domaine du web est assez accessible pour peu qu’on s’y donne les moyens.
Je pense que la programmation est un métier de passion. Sans elle, il est difficile de se tenir à jour, de tester de nouveaux langages etc.
Pour moi, un bon développeur, c’est quelqu’un qui sait trouver la réponse par lui-même et le plus vite possible – qui essaie toujours d’avoir les meilleurs outils et les meilleures méthodes pour gagner du temps et optimiser ses développements.
Les langages évoluent à grande vitesse, donc il n’est pas possible de tous les apprendre et de manière approfondie. Celui qui se démarquera sera celui qui saura se débrouiller face à un problème, et qui saura continuer de se former par lui-même.
Du coup, pour valoriser ses acquis, il faut travailler sur des projets concrets et avec des contraintes, pour pouvoir ensuite les présenter en entretien.
6) Comment passe-t-on de développeur à Chef d’entreprise ? Pourquoi ne pas avoir continué en freelance ?
J’ai commencé en tant qu’auto-entrepreneur en créant des sites internet. J’ai continué cette activité en parallèle de mes études. Au cours des 5 ans d’études, les projets que j’avais en freelance étaient de plus en plus importants et je sollicitais régulièrement des collègues pour intervenir dessus. En négociant avec mon école, j’ai pu obtenir de faire mon stage de fin d’étude au sein de BALTAZARE que je venais tout juste de créer. Un ami de ma promo m’a également rejoint. On a trouvé des bureaux en collocation et l’aventure était lancée.
7) Ton passé de développeur t’aide-t-il dans la gestion d’une entreprise ?
Oui, ça m’aide à trouver les bons outils et les bonnes méthodologies. Comme un bon développeur est souvent fainéant, je me l’applique à moi-même en automatisant au maximum les processus de gestion de l’entreprise.
8) Est-il fréquent de passer de développeur à chef d’entreprise ?
Pas vraiment. Les développeurs que je connais, préfèrent travailler sur des sujets techniques. Ils n’aiment pas forcément assister à des réunions client et répondre à des appels d’offres. Par contre, il n’est pas rare de voir des développeurs devenir chef d’entreprise dans le cadre de startup dont ils sont cofondateurs.
9) Beaucoup de profils se tournent vers le freelance. Penses-tu que cela soit une bonne idée ?
Il y a de nombreux avantages à travailler en freelance : on peut s’organiser comme on le souhaite, travailler à son rythme, disposer d’une grande liberté. Le revers de la médaille est qu’il faut sans cesse démarcher de nouveaux clients et faire face à l’incertitude. Le salariat présente l’avantage d’être plus confortable, surtout si on a besoin d’emprunter auprès d’une banque pour acheter une maison par exemple.
10) Quels conseils donnerais-tu aux chefs d’entreprise pour faire face à la crise sanitaire et économique actuelle ?
Il faut discuter et rassurer ses clients, savoir et trouver ce qu’on peut faire pour les accompagner dans cette période difficile.
Par exemple, un de mes clients organisait des ateliers en présentiel. Pour s’adapter aux confinements, on l’a donc accompagné dans sa digitalisation pour qu’ils puissent organiser des webinaires. Ses clients s’en trouvent plus satisfaits et, même après la crise, il y a de très fortes chances qu’il garde ses ateliers online.
11) Merci de ton retour d’expérience. Je te laisse le mot de la fin.
Profites du fait d’être jeune pour tester et travailler sur des projets concrets que tu pourras ensuite valoriser comme expérience. Ce n’est pas impossible, mais c’est plus difficile de lancer de nouveaux projets quand tu as une vie de famille avec des enfants, donc si tu as la moindre idée, exploites la dès maintenant !
N’oublie pas non plus que même un échec, c’est de l’expérience ! J’ai essayé ceci, ça n’a pas fonctionné, tant pis, j’essaye alors quelque chose d’autre !
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